Les titres sont de ma main
absence de contrôle allemand (page 3)
Quatre étapes durant lesquelles la SNCF a accompli le rôle important, et que l’on peut juger dégradant, que les autorités de Vichy exigeaient d’elle, mais sans être contrôlée par les Allemands, puisque, jusqu’à la ligne de démarcation, la SNCF n’avait pas à les informer des mouvements de trains à l’intérieur de la zone libre.
la SNCF, une personne morale distincte de la somme de ses employés (page 5)
même si on exécute sans haine et sans enthousiasme les missions prescrites par un État autoritaire, les dégâts sont considérables. La volonté partie du sommet est insufflée dans les rouages et même si ceux-ci fonctionnaient sans haine et souvent à regret, ils fonctionnaient quand même et avec efficacité.
choix ou réquisition (page 5)
Il nous paraît certain que le rôle de la SNCF, même lorsqu’elle était réquisitionnée comme pouvaient l’être les gendarmes pour escorter un train, n’était pas de se faire payer pour transporter, dans des conditions opposées à celles qui existaient en temps de paix, des victimes, dont rien ne justifiait l’arrestation, les mauvais traitements et la déportation, surtout quand il s’agissait de mineurs de moins de 15 ans.
absence d’opposition de la SNCF (même page)
Certes, la SNCF n’a pas démarché les Allemands pour qu’ils déportent les Juifs et pour qu’elle en tire un profit, mais elle aurait dû et pu manifester son opposition au rôle qu’on lui faisait jouer, en refusant au minimum d’être payée pour des transports par lesquels elle apportait un réel soutien matériel au crime nazi. Pas seulement en ce qui concerne la population juive mais également à l’encontre de milliers de déportés résistants partis de Compiègne.
une absolue indifférence (même page)
nous constatons l’absolue indifférence d’une administration, d’une gestion qui ne tolère pas le manque à gagner et qui ne se rend pas compte qu’en réclamant le paiement de ses factures elle se rend moralement encore davantage complice des crimes qui viennent d’être commis. Le 12 août 1944, la subdivision du contrôle des recettes »œ voyageurs » à Paris réclame au préfet de Haute-Garonne 210 000 F pour les transports d’internés du camp de Noé pendant le premier trimestre 1944. Cette correspondance se poursuivra bien après la Libération. Il serait intéressant de retrouver de telles factures afin de savoir si la SNCF a jamais renoncé à l’une d’entre elles.
une faute de service (même page)
En tout cas, si la SNCF ne peut être juridiquement complice de crimes contre l’humanité, il n’en reste pas moins qu’elle a été régulièrement payée pour avoir mal agi et qu’en tant qu’entreprise publique elle devrait prendre en considération cette ombre, comme l’ont fait récemment d’autres institutions publiques ou privées
des wagons toujours prêts (page 6)
Les historiens se sont relativement peu intéressés à ce domaine des -transports, où la pénurie de locomotives et de wagons pour transporter les Juifs vers les lieux d’extermination n’a pratiquement jamais été constatée. De la même manière, les voies ferrées devant les trains de déportation -des Juifs ou des non-Juifs n’ont pas été l’objet de bombardements ou de sabotages, en dépit de la connaissance précise du fonctionnement des locomotives dont il a été fait état tout à l’heure.
Papa n’est pas un survivant comme un autre ! (même page)
Quel est le déporté survivant qui n’a pas rapporté son terrible voyage vers le camp ? Quant à la représentation visuelle de la déportation, les images du parcours en wagons plombés précèdent toujours celle du camp de la mort. Mais, presque toujours, il s’agit d’une description et non d’une réelle mise en cause.
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