Et pourtant, nous pouvons tous un jour avoir besoin des aménagements handicapés parce que nous avons une poussette avec des enfants, nous avons perdu nos lunettes, nous avons une otite, bref, le handicap ce n’est pas pour eux, c’est aussi pour nous.
Je savais qu’il n’y aurait que des discours sirupeux, de cette bonne conscience des valides qui estiment avoir fait beaucoup pour les invalides. Il fallait donc que mon discours tranche sur les autres lors de la présentation du rapport de l’exécutif sur le rapport du CRCCH (mais nous n’avons jamais eu le rapport CRCCH lui-même !).
Heureusement, Ma fille aînée, avait été scolarisée dans la première école maternelle publique langue française des signes-Français, en 1984 à Poitiers, j’en avais gardé quelques mots-signes. Et Maïeul, mon toilemestre, devait animer une colo pour enfants déficients auditifs en astronomie durant les vacances de Toussaint et avait commencé à apprendre quelques signes...
D’où mon discours « bilingue » ci-dessous, que j’ai repris à la maison, le système d’archivages de nos séances, n’étant plus en ligne.
Désolée pour mes fautes de prononciation ! En gras les mots en LSF (langue des signes française) non parlés, uniquement signés.
Mon intervention
Monsieur le président, mes chers collègues, Une demande étonnante regardez-moi
Bien je commence maintenant mon intervention
Bonjour,
Mon intervention sera bilingue et j’espère que vous ne serez pas plus choqués par l’emploi de signes dans mon discours que vous ne l’êtes, mes chers collègues, par l’emploi de l’anglais.
Au delà de cette communication, il est vraiment dommage de constater que le handicap n’est pas plus présent dans notre vie de valide et dans notre travail d’élu-e
nous regrettons de n’avoir jamais eu connaissance des avis du CRCCH émis sur certains rapports alors que nous avons l’avis du CESR.
Pourquoi n’avons-nous pas reçu le rapport biennal voté par le CRCCH début juin, alors que je suis sure qu’ils n’y demandent pas la lune
Certes la politique du handicap, notamment pour nos concitoyens en fauteuil coûte parfois cher, très cher, j’ose espérer que ce n’est pas trop cher.
C’est ainsi que les transports en commun n’ont rien de commun [1], ils sont hélas réservés aux valides et interdits aux fauteuils ou simplement aux parents avec enfants ou grand parents âgés.
Il existe pourtant des choses simples et peu couteuses que nous pourrions mettre en œuvre, comme la boucle magnétique, 2000 euros, qui améliorerait la vie de nos amis sourds ou mal entendants. Ni cet hémicycle, ni la salle Krieg, où siège le CRCCH n’en sont équipés.
Il ne faut pas que le trou noir annoncé des finances sacrifie la mise en œuvre des préconisations du CRCCH et que celles-ci avancent à la lenteur d’un escargot
Et pour finir je tiens à adresser un grand bravo à nos collègues handiélu-e-s.
Ce qui donne en vidéo
Cette vidéo a été tournée à la maison, en effet, le Conseil régional a renoncé à l’archivage du film des séances, car cela coutait trop cher...