Ces jeunes, soit d’origine française victimes de dysfonctionnements familiaux, soit arrivés en France comme jeunes mineurs isolés sont pris en charge par cette association DAIS en Seine-et-Marne, au sein de diverses structures comme un foyer intégré ou des petits appartements sous le contrôle d’un éducateur.
J’ai connu la responsable juridique de l’association en tant qu’avocate, et avec elle nous avons mené de nombreux combats pour faire régulariser certains jeunes mineurs arrivés en France après l’âge de 16 ans, qui, de ce fait ne peuvent bénéficier du titre de séjour à leur 18 ans : c’est un peu paradoxal puisque lors de leur arrivée en France, on leur demande de s’intégrer mais à 18 ans on leur dit que leur intégration est trop récente.
Heureusement la sénatrice Isabellle Debré a fait un excellent rapport sur Les mineurs isolés étrangers en France (pdf, à télécharger), sur cette incohérence du statut des jeunes majeurs étrangers arrivés mineurs en France et la loi a été réformée.
Ainsi, ces jeunes invités à visiter le sénat, parfois ne parlant pas encore un français excellent, ont été, pendant plus de deux heures, particulièrement attentifs aux explications du guide.
Ils ont voulu rester beaucoup plus longtemps que prévu dans la tribune de l’hémicycle alors même que le sujet évoqué n’était pas passionnant puisque qu’il s’agissait de la banque d’investissement. Puis ils ont vu la bibliothèque, et enfin, comme d’habitude, nous avons échangé autour d’un jus d’orange : certains m’ont déclaré qu’ils voulaient retourner dans leur pays d’origine pour faire de la politique là -bas.
A la fin nous avons fait la traditionnelle photo dans l’escalier d’honneur « Madame, est-ce que quand on n’est pas sénateur on a quand même le droit de monter sur l’escalier d’honneur ».
Beaucoup m’ont dit qu’ils allaient envoyer cette photo au pays.
Merci pour ce petit bonheur.