En effet une circulaire inter-ministériel du 26 aout dernier pose les principes à respecter avant toute évacuation de camps illicites.
Celle-ci impose notamment, en plus de la proposition d’aide au retour volontaire faite par l’Office Français de l’Immigration et de l’Intégration ( OFII ), un diagnostic social collectif et individuel prenant en compte notamment l’état de santé, la situation administrative, l’emploi, la scolarisation, etc, etc ...
Ce dossier est donc suivi, depuis le début, au plus près par la Sénatrice et son équipe, qui soutiennent la démarche des associations auprès de ces familles, notamment Turbulences et RESF.
Ces soutiens sont le symbole fort de la solidarité qui doit présider à la politique européenne envers ceux qui depuis des siècles sont exclus.
Liberté, Egalité, Fraternité ne doivent pas seulement orner nos frontons, mais également être une réalité quotidienne dans nos villes et dans nos politiques.
Aujourd’hui, la situation a prise une tournure malheureuse. Le camp a été démantelé aux petits matins, aidé par un bulldozer... La préfecture, sous la pression d’élus locaux, a décidé d’évacuer le camp.
La Sénatrice observe qu’aucun diagnostic social n’a été effectué, comme le préconise la circulaire ministérielle du 26 août 2012.
En effet, suite au démantèlement des services de l’État, engagé ces dernières années, la Préfecture n’a plus de services pour effectuer ce travail et se retourne vers les services sociaux du Conseil général. Sans attendre ce diagnostic, long à élaborer, surtout auprès de populations fragilisées par la précarité, la préfecture a procédé aux expulsions avant que ce diagnostic n’ait pu être fait, oubliant ainsi que ces familles ont des enfants, des bébés et surtout que certains sont malades.
Hélène Lipietz a fait part à la Préfète de son désaccord sur le processus d’expulsion engagé et a préconisé :
– la nomination d’un-e correspondant-e dédié-e, parlant leur langue et connaissant leur culture ;
– le lancement systématique d’enquêtes-diagnostics dès l’installation de camps.
Hélène Lipietz regrette enfin que les élu/es des territoires concernés par les expulsions n’aient pas manifesté leur solidarité active pour les personnes expulsées, hormis les élu-es écologistes.
Un communiqué de presse a été transmis aujourd’hui.
Les propositions de relogement séparaient les familles, envoyant à Coulommiers une jeune fille de 15 ans scolarisée à Champs sur Marne.
Nous restons vigilant quand à la suite donnée à ce dossier et à ce que vont vivre les familles maintenant, avec leurs bébés, alors que la température descend et qu’ils n’ont plus de refuges...
Céline