La navette est un système sous pression, l’ancien « pneu » (pour système pneumatique), qui permettait de transférer en quelques minutes les textes pour des allers-retours entre le Sénat (Paris 6è) et le Journal Officiel (Paris 15è), avec arrêt possible à l’Assemblée nationale (Paris 7è).
L’arrêt à l’Assemblée nationale n’était pas automatique, il fallait donc que le Sénat leur téléphone pour que l’Assemblée nationale dévie le circuit pour récupérer le pli.
Le circuit normal de la navette
– De la [1] sténo au Journal Officiel.
– Le Journal officiel le renvoyait pour être révisé par les sténographes du Sénat.
– Qui ensuite le renvoyait au Journal Officiel pour parution dans la version définitive.
Le texte était publié en trois jours.
Du rififi dans la plomberie parlementaire
La tuyauterie, comme toute plomberie, se bloquait, ou cassait sous la pression de l’air comprimé.
Comme elle passe dans les égoûts, c’était par là qu’il fallait passer pour décoincer les tubes. Peu ragoûtant...
Un projet de loi de Finances bloqué par une crue
Mais comme la loi de Murphy est également valable dans les Chambres, en plein Projet de loi de Finances [2] de l’année (1945, 1954 ou 1955 ?), un tube s’est bloqué et il a été impossible de le débloquer à cause de la crûe de la Seine qui inondait les égoûts.
Un geyser de plis sénatoriaux
Autre anecdote : une société non avisée a vu soudain jaillir des plis au beau milieu du chantier : le tube avait été percé !
Modernisation
Le fax, puis l’ordinateur et les télécommunications en général ont peu à peu relégué la navette physique au rang de musée.
Démantelée peu à peu, elle n’est même plus à l’heure actuelle conservée pour les cas d’urgence, de panne des autres télécommunications.
Espérons que ses éléments seront déposés dans un musée pour que toute une époque ne finisse pas aux oubliettes.