Signez la pétition pour une politique culturelle ambitieuse

jeudi 7 février 2008

La culture n’est pas une compétence directe du département, mais peut-on imaginer un département sans salle de spectacle ?

L’Etat fut, durant longtemps, le digne successeur des grands mécènes que furent les rois, les sur-intendants et certains chevaliers de l’Industrie.

Face au désengagement de l’Etat et conscientes de la nécessité de rendre la culture accessible à tous pour que nos villes et nos campagnes soient toujours vivantes, les collectivités locales en virent à leur tour à aider ces lieux de vie et de sociabilité que sont les salles de spectacle.

Aujourd’hui, il ne s’agit plus d’un désengagement mais d’un abandon pur et simple, voire d’une programmation assumée par l’Etat du désert culturel français et particulièrement Seine et Marnais.

C’est pourquoi, en plein accord avec les conseillers généraux de la majorité départementale, j’ai signé cette lettre à madame la Ministre de la Culture et je vous invite à en faire de même soit en l’imprimant, soit en venant dans mes réunions publiques où j’en aurai des exemplaires.

Texte de la lettre à madame la ministre de la Culture

Suppression des crédits de l’Etat à la culture : La Seine-et-Marne dit NON !

L’Etat a décidé de réduire de manière significative le budget qu’il consacre à la culture, en particulier aux actions de création et de diffusion dans le domaine du spectacle vivant. Les crédits délégués à la Direction Régionale des Affaires culturelles (DRAC) en Ile de France sont en diminution. L’action culturelle en Seine-et-Marne est ainsi directement menacée.

Actuellement, certaines compagnies artistiques seine et marnaises n’ont aucune certitude sur le renouvellement de leur conventionnement avec l’Etat, qui leur permettait jusqu’alors de bénéficier d’un soutien financier (la Mezzanine, Fa7, théâtre du Barouf »¦). D’autres savent déjà que les aides de l’Etat seront revues à la baisse en 2008 (Attrape théâtre, théâtre obligatoire, »¦).

Les lieux de musique actuelle, déjà peu nombreux à être soutenus par l’Etat et de manière marginale, sont aussi menacés, alors même que leur action permet à de nombreux jeunes d’accéder à une offre culturelle de qualité (l’Empreinte, les Cuizines, les 18 marches, File7 »¦). Les lieux de diffusion et de création tels que les deux Scènes Nationales du Département et le théâtre de Chelles font également l’objet de sévères coupes budgétaires. Enfin, l’association départementale Act’Art pourrait voir son soutien de l’Etat diminuer de 80% !

Ces incertitudes sur le niveau du soutien de l’Etat en 2008 met gravement en difficulté les structures culturelles dans leur gestion et précarise davantage les professionnels de la culture.

En ligne de mire du Ministère : les crédits dédiés à l’action culturelle. Action culturelle qui permet pourtant de développer un lien entre des équipes artistiques et la population ; action culturelle qui permet de démocratiser la culture en la rendant compréhensible par tous et bien insérée dans les territoires.

La portée d’une telle décision est grave :
  C’est une remise en cause du soutien à la création artistique, qui permet le développement d’une offre culturelle de qualité et qui permet l’émergence de jeunes artistes.
  C’est par voie de conséquence une menace sur l’emploi culturel.
  C’est aussi la négation de la nécessité d’ancrer la culture dans les territoires et une réduction de l’offre culturelle pour les seine et marnais. Ceci est d’autant plus dommageable dans un Département comme la Seine-et-Marne, qui comprend des zones rurales dans lesquelles l’intervention artistique est déjà faible.

Par une telle décision, l’Etat favorise la diffusion d’une culture uniforme, une culture du divertissement « consommée par des citoyens passifs ».

Par cet appel, nous demandons à Madame la Ministre de la Culture de revenir sur sa décision de diminuer les crédits consacrés à la culture. La Seine-et-Marne, comme les autres départements, a besoin d’une politique culturelle ambitieuse, offrant aux artistes un cadre stable, propice à la création ; favorisant l’égalité des chances entre les citoyens et s’adressant à tous les publics.

Signataires :
  Vincent Eblé, Président du Conseil Général de Seine-et-Marne
  Hélène LIPIETZ, vice-présidente de la Commission des finances du Conseil régionale d’Ile de France, candidate aux élections cantonales de la Chapelle la Reine

Mobilisez vous et signez-vous aussi cet appel qui sera remis à Mme Albanel, Ministre de la Culture et de la communication

Forum

3 Messages

  • > Ouverture de helene.lipietz.net date forum, par Maïeul

    un test````

  • date forum, par Hélène Lipietz

    Le problème, c’est que je n’interviens que sur des sujets prédéfinis au conseil régional, assemblée qui n’a pas toutes les compétences politiques... donc je n’ai pas l’occasion, de parler d’économie...

    Mais ce que vous écrivez est exact : comme tous les néocons, nouveaux conservateurs, ils sont pour la libre circulation du fric mais pas pour celle des êtres humains... sauf lorsqu’il s’agit de partir en vacances en Afrique ou à Malte !

  • Cette pétition est disponible au café-musiques la Tête des Trains de Tousson.

    Signalons que cette microscopique aventure culturelle en milieu rural, le café-musiques de Tousson, a été miraculeusement soutenue trois années de suite par la DRAC Ile de France (2003 à 2005) par une aide de 4500€ (= charges sociales) mais qu’elle a été supprimée en 2006. Ces mutations par petites touches, se faisaient sentir discrètement depuis quelques années. mais une accélération évidente est en oeuvre au détriment de l’éducation populaire, contraire également aux idées du Conseil National de la Résistance, (et l’appel du 60e anniversaire en 2004)sur l’accès à la culture pour tous. Ces textes qualifiés de « ringards » par Denis Kessler qui estime qu’ils sont des freins à la société actuelle.

    La majorité de gauche du Conseil Général s’est préoccupée de la diffusion des musiques actuelles et de la musique « tout court » en milieu rural en relevant (certes pas autant qu’il faudrait) la subvention départementale (6700€) alors que depuis 5 années elle stagnait autour de 4500€ après avoir connu des pics à 12000€ lors de sa création en 1997/99