La Seine-et-Marne, un territoire au coeur d’enjeux importants

lundi 27 janvier 2014, par Hélène Lipietz, Emmanuelle Orvain

Lors de mon rendez-vous avec M. Aiello, nous avons évoqué deux grandes problématiques qui se jouent sur le territoire Seine-et-Marnais : le Grand Paris et le projet Bray-Nogent.

Voir en ligne : Le site d’Aménagement 77

Le Grand Paris

La Seine et Marne est bien évidemment associée à la démarche sur le Grand Paris, même si elle est relativement peu concernée : deux gares sont situées à l’ouest du département (Champs sur Marne et Chelles).

Toutefois, pour les seine-et-marnais, les atouts du Grand Paris Express sont l’interconnexion et la multimodalité selon une étude du Syndicat Transport Ile-de-France (STIF).

Par exemple, aujourd’hui, un habitant de Montereau pour aller voir un médecin spécialisé à Paris du fait de la désertification médicale du département, ou pour se rendre sur son lieu de travail, met 2h30 en transports en commun pour arriver jusqu’à Gare de Lyon.

Avec l’interconnexion imaginée à Vert-de-Maison, ces personnes gagneraient 45 minutes de temps de transport. Les usagers bénéficieraient de cette mise en place pour optimiser leurs trajets, ce qui devrait permettre de développer l’usage des transports en commun (bus, train, RER, tram »¦).

Par ailleurs, la Seine-et-Marne est aussi touchée par le volet financier du dossier Grand Paris au travers des taxes qui sont destinées à le financer une taxe sur les bureaux. Les dispositions retenues ont conduit à augmenter très fortement la taxe annuelle sur les locaux à usage de bureaux, les locaux commerciaux et les locaux de stockage ainsi que la redevance pour création de bureaux.

Des démarches avaient été engagées par la Fédération des entreprises publiques locales (EPL) pour atténuer l’impact de ces taxes sur les projets des entreprises. Pour la Seine-et-Marne, l’objectif était d’obtenir une exonération de ces taxes pour les territoires situés dans les franges est de l’Ile de France. Cette démarche n’a pour l’instant pas abouti.

Le projet Bray-Nogent : la mise à grand gabarit de la liaison fluviale

Le projet Bray-Nogent servirait à relier la ville de Montereau au département voisin de l’Aube, grâce à une meilleure accessibilité du port de Nogent-sur-Seine par les péniches de 2 500 tonnes, notamment. Actuellement, il est ouvert à des chargements n’excédant pas 1 000 tonnes. Le Conseil Général 77 est défavorable à ce projet, de même qu’une majorité des collectivités proches de Montereau.

Pourquoi ce manque d’enthousiasme ?

  • Première question : qui finance ce projet ? Personne ne sait d’où viendront les 250 millions d’euros nécessaires.

L’utilisation de bassins existants entrainerait la disparition d’une grande partie de terres agricoles, ainsi que l’exploitation d’anciennes sablières. Il faudrait prévoir la construction de digues constituées par 50 millions de mètres cubes de matériaux.

  • Deuxième question : où trouve-t-on les matériaux ?

Ensuite, entre chaque « casier » seraient disposées des écluses, très faiblement utilisées.

  • Troisième question : qui paierait l’entretien des écluses ? Est-ce à Paris de payer ?
  • Or, ce chantier titanesque servirait aux céréaliers de l’Aube notamment à faire remonter leur production jusqu’à la capitale.

Il est temps de se poser les bonnes questions : la Seine-et-Marne doit déjà composer avec des problèmes lourds comme la gestion des déchets parisiens et celle de l’eau avec les nappes de La Vanne et de La Voulzie, faisant du département le pourvoyeur de la capitale.

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