élections municipales

Révélation sensationnelle

je vais peut-être être une cumularde.

samedi 22 février 2014, par Hélène Lipietz

Je suis candidate à Avallon sur la liste du député-maire socialiste Jean-Yves Caullet... comment puis-je ainsi être une cumularde potentielle ?

Vous savez que je suis sur un siège éjectable : remplaçante de Nicole Bricq je devrais lui rendre son fauteuil  [1], enfin pas le même, elle n’a pas ma circonférence, si jamais elle cesse d’être ministre.

Vous imaginez comment ma tribu et moi-même écoutons toutes les rumeurs chaque matin pour savoir si nous serons encore au sénat dans un mois.

Donc je suis une sénatrice en CDD à durée limitée (septembre 2017 au plus tard) mais à l’échéance incertaine »¦ bref je risque d’un jour à l’autre de ne plus faire de politique...nationale »¦

Or j’aime la politique, j’aime servir et non me servir et le contact avec mes concitoyens-concitoyennes est une drogue douce surtout quand j’arrive à résoudre, un par un, petit pas par petit pas, leurs problèmes.

Je ne prétends pas à faire de la grande politique, un ministère, non merci, mais mettre mes capacités intellectuelles, mes connaissances, mon savoir faire et être, au service des français et des françaises pour que notre société soit un peu moins dure, moins polluante, un peu plus humaine et fraternelle »¦ Je suis une douce idéaliste car s’il n’y a pas de rêve et d’idéal, alors la société se referme sur elle-même.

C’est pourquoi la perspective de me retrouver sans implication politique m’effraye et en même temps je suis impatiente de réaliser le rêve de toute ma vie : retourner vivre dans mon Morvan, là d’où sont les ancêtres de mon grand-père, où sont enterrés mon père et ma tante »¦ là où est la maison aux marches usées par des 4 générations avant moi puisqu’elle est dans la famille depuis 1854 !

J’y ai acheté ma « maison de retraite », avant de devenir sénatrice : Je ne peux pas vivre dans la maison des ancêtres, d’abord parce qu’elle est commune à tous les membres de la famille qui y sont très attachés mais surtout parce que quand j’ouvre un placard, 160 ans de mémoire familiale me tombent sur le nez.

Propriétaire d’une maison, je paye des impôts fonciers et j’ai donc le droit d’être candidate dans cette belle ville, la plus belle du monde, celle

mon toilemestre et moi devant le Cousin

Lors des coups durs de la vie, j’en ai eu fort peu heureusement, le simple fait de billebauder aux Alleux ou au bois aux moines, de sentir la sauvagine et les champignons En novembre 2013, en Morvan a toujours eu le don de me reposer, surtout si ma famille est avec moi »¦

la famille au pied de la maison Ma grand-mère me disait déjà en 1976 que j’étais bien une avallonnaise (et oui) elle qui était si inquiète que, du haut de mes 18 ans, je me perde dans les bois. Et combien ai-je rencontré d’avallonnaises, d’avallonnais à Paris ou ailleurs qui ne rêvent que de ce retour au pays, entre granit et calcaire !

Grand-père y fut conseiller municipal en 1915, le plus jeune de la liste« d’entente républicaine », bulletins de vote nuls en 1919 je souhaite l’être un siècle plus tard et pourvoir œuvrer pour ses habitants : ce n’est pas une ville riche, malgré les efforts de son député-maire pour faire venir les industries à la campagne, où le train arrive encore. SKF, les pneus LAURENT et bien sûr SCHIEVER... sont pourvoyeurs d’emplois auxquels on s’accroche.

Le tourisme y représente quelque 8% de la richesse et les étrangers apprécient le charme de nos maisons, ce qui renchérie leur prix et empêche les jeunes d’acheter en Avallon.

C’est pourquoi je suis très heureuse que Jean-Yves m’ait acceptée sur sa liste, moi l’écolo, mais Grand-père m’a bien appris que les tanneries polluaient, empêchant la pêche et pire demandant leur quota de victimes du travail chaque année !

Je suis en position de dernière éligible en principe, 24/29 car Jean-Yves et son équipe semblent devoir refaire le carton presque plein (66% aux dernières élections, élu député socialiste dans une Yonne plus bleue, voire bleue marine que rose).

Il est évident que je ne cumulerai pas avec un poste dans l’exécutif... mais quand même je trahis un peu mes idéaux ! tant que je serai sénatrice :-)

Je vais donc avoir le plaisir de faire campagne en Avallon, durant le mois de mars, avec une équipe enthousiaste autour d’un maire qui brigue un second renouvellement...

Il semble que cela soit la première fois qu’une écologiste patentée soit candidate. Heureusement je serai appuyée par Thiébaut, notre jardin ancestral domine son toit végétalisé, le premier d’Avallon ! Il est le toilemestre et grand rédacteur du site « la vallée du Cousin » et m’a aidée à proposer des idées écolos à la liste : le local y est fort différent du Seine et Marnais.

Homme, il n’a pas pu être intégré à la liste au nom de la parité et peut-être aussi, parce qu’il est depuis longtemps, le petit grain d’écologie qui parfois dérange... et oui l’union est un combat :-) La force des écologistes avallonais est encore à construire. Je vais m’y employer avec aussi l’apport des amis d’EELV (dont je ne fais plus partie depuis un certain temps :-).)

le programme avallonais

Notes

[1Article 25 , § 2 de la Constitution : Elle (loi organique) fixe également les conditions dans lesquelles sont élues les personnes appelées à assurer, en cas de vacance du siège, le remplacement des députés ou des sénateurs jusqu’au renouvellement général ou partiel de l’assemblée à laquelle ils appartenaient ou leur remplacement temporaire en cas d’acceptation par eux de fonctions gouvernementales.

Forum