budget sécurité

vendredi 11 mars 2005, par Hélène Lipietz

Voici le combat que je mêne contre la vidéo surveillance, surtout dans les lycées, où je pense que les pions sont plus utiles que les caméras.

D’ailleurs un amendement, de l’UDF je crois, reprenait mon idée et voulait faire financer par la région l’embauche de surveillants alors qu’il s’agit d’une compétence de l’Etat et que c’est ce même Etat qui a supprimé le statut de surveillant, pourtant bien utile pour faire ses études (j’ai fait un pionicat complet soit 7 ans, et je ne regrette pas cette époque où j’ai pu être la grande sœur de nombreux élèves, surtout les deux fois où j’étais enceinte, ce qui m’a permis de discuter avec les jeunes filles de sexualité et de contraception, mais aussi avec les garçons où je dus leur expliquer le désir tant féminin que masculin...)

Monsieur le Président, mes chers collègues

Qu’est ce que la sécurité ?

Aujourd’hui elle se réduit à la vidéo surveillance devenue la panacée pour résoudre toute délinquance :

Comme l’œil étant dans la tombe et regardait CAIN, la camera est dans le budget et regarde les populations laborieuses

Faut-il en effet rappeler que la Vidéosurveillance en faveur des transports en commun représente 43 % du budget.

Pourtant nous avons la chance d’avoir une étude sur l’efficacité de notre politique

C’est l’Etude de l’IAURIF , intitulée « Evaluation de l’impact de la vidéosurveillance des transports en commun en région d’Ile-de-France ».

Je lis en Page 71 : « d’un point de vue strictement quantitatif, la vidéosurveillance ne traduit pas une baisse significative de la délinquance stricto sensu dans les réseaux ferrés et routiers, ni de changement de nature des faits .

En conclusion, « L’impact de la vidéosurveillance pour la sécurisation des voyageurs tant dans le réseau ferré que routier n’est pas démontré. »

Et pendant ce temps la RATP annonce une baisse des emplois...

Une autre étude de l’IAURIF fait bien la différence entre le sentiment d’insécurité et l’insécurité réelle.

Alors il est temps de changer notre politique et d’y mettre plus d’humain, car seul l’Humain a du sentiment.

C’est pourquoi les politiques comme les maisons de la Justice et du droit, le numéro Vert Jeunes Violence Ecoute, sont des éléments qui participent au sentiment de sécurité et nous les approuvons

Mais sauf en mettant un policier derrière chaque citoyen, et encore,

Il y aura toujours un risque d’agression et donc des agressions. Or quelle est la place des victimes dans nos politiques ?

Cela représente seulement 11% du budget sécurité, à travers l’aide au associations qui oeuvrent au près des victimes.

Savez-vous combien de temps doivent attendre les victimes de viol pour avoir un rendez-vous avec un psychologue d’une association d’aide ( 15 jours) ?

Savez les difficultés pour les associations de trouver un toit pour les victimes de violences familiales ?

2005 doit être une année de réflexion sur le redéploiement des crédits « sécurité ». Les verts souhaitent que cette réflexion ne soit pas le fait du seul exécutif et que la commission politique de la ville-sécurité y soit pleinement associée.

C’est à cette condition que les verts voteront aujourd’hui cette annexe sachant que nous serons particulièrement attentif à l’évolution qualitative de ce budget.

Documents joints

Forum