Pour une ANPE renforcée.

vendredi 8 juin 2007

Un décret donne la possibilité à l’Agence nationale pour l’emploi (ANPE) de commercialiser certaines de ses activités via la création de filiales de droit privé.

Après un appel à la grève, les syndicats interrogent les candidats.

la question

Lettre ouverte aux candidat(e)s aux élections législatives des 10 et 17 juin 2007

Madame, Monsieur,

Vous n’êtes pas sans savoir que le 29 mars dernier, une grève historique a réuni 60 % du personnel de l’ANPE, suite à l’appel de l’ensemble des huit syndicats de l’Agence.

La principale revendication de ce mouvement est l’abrogation du décret institutionnel n ° 2007- 445 du 27/03/2007. Ce décret donne la possibilité à l’Agence de commercialiser certaines de ses activités via la création de filiales de droit privé. De plus, ce texte accentue le pouvoir des Directeurs régionaux au détriment du rôle de régulation et de recours dévolu au Directeur général.

Les agents et leurs organisations syndicales sont d’ailleurs toujours mobilisés contre ce décret.

La filialisation des activités de l’agence, outre le réel danger de changement de statut pour le personnel, induit la marchandisation des demandeurs d’emploi et des entreprises, usagers de l’agence. Nous allons donc vers la privatisation du Service Public de l’Emploi qui de fait est à deux vitesses, selon le niveau d’ « employabilité » des demandeurs d’emploi et la prestation demandée par l’entreprise.

A ce jour, la direction n’ayant donné aucun signe significatif au personnel, malgré la très forte mobilisation des agents, le dialogue social est totalement bloqué à l’ANPE.

A l’heure où l’emploi reste une des principales priorités partagée par tous, il nous apparaît vital que le Service Public de l’Emploi soit renforcé et non dépecé.

Si vous partagez cette position, vous ne pourrez, une fois élu(e), laisser en place ce décret mortifère pour l’ANPE, ses usagers et son personnel.

Sachez qu’aujourd’hui, l’intensification des rythmes de travail est telle que les agents sont pressurés et ne peuvent répondre pleinement aux attentes des usagers. A cet égard, force est de constater que les moyens dévolus aux prestataires privés, dont le but n’est pas le même que celui du S.P.E., sont largement supérieurs aux moyens octroyés à l’ANPE.

Il est donc urgent que la future représentation nationale prenne enfin le problème de l’emploi à bras-le-corps en garantissant au S.P.E. de réels moyens de fonctionnement et une égalité de traitement de ses usagers sur l’ensemble du territoire français.

La bataille du chômage se gagnera avec les agents de l’ANPE et non contre eux. Madame, Monsieur, devant ce constat, qu’allez »“vous faire ? Quelles seront vos propositions concrètes pour sauver le Service Public de l’Emploi ?

Recevez, Madame, Monsieur, nos salutations syndicales.

L’intersyndicale ANPE- Ile-de-France

ma réponse

Le chômage est durablement installé en France et l’on sait qu’après 6 mois, le décrochage avec le monde de l’emploi, l’envie de rebondir et la mobilisation vers le retour à l’emploi connaît une chute : les chômeurs commencent à baisser les bras et à douter d’eux. Il est donc nécessaire d’empêcher que le chômage ne transforme les travailleurs en assistés. Sinon, la difficulté pour les remettre dans le circuit de l’emploi devient très lourde, psychologiquement et financièrement.

Il faut donc tout faire pour que le chômeur, dès le premier jour, soit pris en charge afin de ne pas décrocher du monde du travail . Cela passe par une prise en charge individuelle, un suivi pointilleux et une grande disponibilité des agents de l’ANPE qui doivent connaître individuellement tous les demandeurs d’emploi et rester en poste suffisamment longtemps.

Donc, il faut instituer un nombre maximum de chômeurs suivis par agents et des suivis bi-mensuels qui ne sont pas des contrôleurs de paresseux potentiels, mais des « remotivateurs ». Mais ce n’est pas rentable au sens économique du terme, donc cette approche fine et personnalisée ne peut que rester dans le service public puisque c’est un intérêt public.

Il est donc évident que l’ANPE doit avoir plus de moyens pour aider et dehors de toute logique de privatisation. Mais pour cela il faut arrêter la baisse dees impôts des plus riches ou des moins pauvres si l’on préfère pour aider à maintenir le tissu social, gage d’une France qui gagne.

Forum

1 Message

  • Pour une ANPE renforcée. date forum, par whiteboy

    La dérive qu’entraine la privatisation a en effet commencé son oeuvre au sein même du « temple de la remotivation à la vie professionnelle ». Une société de « replacement » , clean , propre, avec sourire et café offerts (non merci) à Evry, pas loin du Lycée Georges Brassens, voilà où m’a envoyé l’ANPE . Une demoiselle en tailleur de pro, experte en replacement, à l’image d’une entreprise qui se veut l’une des meilleures au monde, nous reçoit pour nous expliquer à quelle sauce on allait être mangés. Je lui explique que , en ce mois de Juin , je prépare un concours et que je ne viendrai pas (pas tout de suite en tous cas) à ses rendez-vous. Devant suivre les directives liées à la rentabilité, elle me propose de refuser son aide tout net prétextant au passage que le concours n’est pas un vrai bon gage de réussite dans le retour à l’emploi. Epée de Damoclès ! Je signe son papier de « refus » qu’elle est obligée d’envoyer aux Assédic (rapporteuse !). Je vais ensuite à l’ANPE pour leur dire mon « allergie » à ce système. Aux Assédic, il y avait une bonne fée, heureusement, car de ce côté : pas de souci...